À la découverte du Trésor poétique d'Aubervilliers avec l'ASEA !


Visite des archives de la ville d'Aubervilliers avec l'association ASEA - 18 avril 2019 - Aubervilliers (93) - ©Les Souffleurs commandos poétiques

Par ce radieux après-midi du 18 avril 2019, les 8 participants du groupe de l'ASEA -accompagnés de Christine de l'association et des Souffleurs Marie Luc et Jando- sont partis à la découverte des Archives municipales et du Trésor poétique d'Aubervilliers. Pour les guider dans ce voyage sur et sous terre, David (le directeur) nous attend avec son sourire et sa motivation légendaire !

 

Première escale : la salle de lecture, où tout le monde fait connaissance. Sur la grande table trône un parapluie noir ouvert sous lequel se déploie un grand livre blanc… Qu'est-ce donc ? Pour l'instant, laissons ce mystère et descendons dans les entrailles des archives…

 

Après l'escalier, des murs tapissés de photographies en noir et blanc. Certaines proviennent d'une exposition rétrospective sur le grand photographe Willy Ronis. Les visiteurs observent ces visages, souvent parisiens, d'un autre temps. Fodé, tout absorbé dans sa contemplation, semble se faire toiser par le gamin blond sur la photo devant lui …

 

Au bout du couloir sous-terrain, escale numéro 2 : tout le monde se rassemble dans le premier magasin des archives.

David initie la visite en présentant les registres d'état civil dont il explique comment et pourquoi ils ont remplacé les registres paroissiaux. Puis, moment d'émotion quand il dévoile la première carte administrative d'Aubervilliers…  Ce très ancien document dresse un pont entre hier et aujourd'hui : David y situe l'actuel parc Stalingrad et Shanaz dit "Ah oui ! Il est là !" levant le doigt vers le plafond dans une direction… qui s'avère être la bonne !

Les visiteurs questionnent, écoutent, regardent avec attention les archives et s'enthousiasment devant les pages : "C'est beau ! " s'exclament Zhorouz et Shanaz devant les lignes calligraphiées des registres.

Cette visite est également l'occasion pour David de présenter les missions du service des archives : organiser, classer, sauvegarder et restaurer les documents. Grâce à l'un des registres, il explique les techniques de restauration et précise qu'elles sont réversibles. 

Alors que tout le monde est intrigué par un imposant appareil métallique d'où part une gaine d'aération, David explique qu'il sert à la dessiccation, processus qui enlève l'humidité de l'air, ce qui garantit la bonne conservation des archives.

 

Troisième escale : la deuxième salle des archives où sont conservés des documents divers que David sort, ouvre et nous présente : cassettes VHS, bobines de films et… vieux journaux qui retracent le quotidien et les événements de différentes époques. Chacun se pose un moment devant la table où ils sont ouverts pour y glaner une information insolite ou historique. Soudain, David se souvient : il a omis un élément important lors de la visite de la première salle et il a retrouvé ce que c'était !

 

Retour, donc, à l'escale numéro 2 : les rayonnages de la première salle où trônent fièrement les registres d'état civil et… les Grands Livres du Trésor ! David raconte pourquoi c'est ici que ceux-ci sont rangés :les Souffleurs y sont venus consulter les premiers registres et s’en inspirer pour la création du Trésor poétique.

 

Avant de remonter à la surface, dans la salle de lecture, David arrête les visiteurs devant d'autres clichés en noir et blanc exposés avant les magasins : des photographies anciennes d'Aubervilliers. L'assemblée découvre alors, au détour de la photo d'un collège, qu'il existe une "architecture Jules Ferry" ! David en profite pour revenir sur l'historique de l'école publique en France, devenue obligatoire jusqu'à 16 ans en 1959.

Après un dernier coup d’œil aux photographies, retour à la surface, dans la salle de lecture.

 

Tous les participants sont réunis autour de la table sur laquelle les ont attendus le parapluie noir et les grands livres blancs. Marie Luc pose cette question : "A votre avis, à quoi sert le parapluie ?". Shanaz : "C'est pour se protéger de la pluie." Être à l'abri, dans un espace intime.

Chacun leur tour, les participants enfilent les gants blancs de rigueur -pour ne pas abîmer les documents- et feuillettent les registres du Trésor poétique à la recherche de leur langue, d'un poème connu ou inconnu qui leur parlerait. Shanaz découvre avec bonheur un poème en bengali et le lit à haute voix. Zohour lui succède en arabe. Guhlan trouve également et lit un poème en turc. Kadidia, elle, est d'abord bredouille : pas de texte en wolof, langue orale. Après recherches, Marie Luc et Jando finissent par en trouver un que Kadidia s'empresse de traduire. Elle nous explique qu’en Afrique, il arrive souvent que des locuteurs de langues différentes se comprennent néanmoins. Sans doute parce que ces langues appartiennent à la même famille linguistique.

Pendant que les recherches de certains se poursuivent, trois des visiteurs font un don au Trésor. Une berceuse en bulgare déposée par Emma, qui la chante à notre demande. Shanaz a apporté une chanson en bengali, retranscrite par son mari, et la chante avec Ahmed. Ils tapent dans leurs mains et bientôt nous nous joignons tous à eux. David a la mine réjouie : on imagine que ce moment de vie joyeusement sonore est rare dans les murs des archives ! Le troisième don, c’est Gulhan qui l’apporte, en turc ainsi que sa traduction.

 

Tandis que chacun signe la feuille de présence, Marie Luc et Jando demandent aux participants s'ils connaissent, dans les pièces ou les contes de leur pays des couples célèbres, tels Roméo et Juliette ou Qaïs et Leïla. "Pouvez-vous nous en apporter une scène pour la prochaine séance ?" Chacun réfléchit : la recherche semble déjà lancée pour nos 8 participants !

 

Avant de nous séparer, nous remercions  chaleureusement David pour son accueil et sa présentation des archives passionnée… et passionnante !     

 

(Merci à Marie Luc et Jando pour leur contribution à ce récit !)