2ème manufacture de "Papier-Combat-Corsaire"...

Nous préparons les tables, le matériel et l’eau pour la manufacture.

Accompagné.e.s de Christine et Alex, elles sont 10 femmes, Dipti,Tatiana, Sofia, Fatoumata, Mona, Divna, Elif, Mabrouka, Kanista, Nalini, et 2 hommes Sathivel et Mohanaradj

 

Aujourd’hui, il pleut des cordes. Dipti, arrivée la première, nous demande la différence entre « il fait chaud » et « l’eau est chaude ». Christine nous surprend donc en pleine explication de langue française.

 

Dans le bus où nous buvons thé ou café, Vincent (qui aujourd’hui remplace Estelle) parvient à dire tous les prénoms, provocant un tonnerre d’applaudissements.

 

La transmission :

Nous découvrons ensemble leurs 6 petits papiers et 2 grands papiers, faits le 7 mai très réussis, avec des bords de dentelles comme des parchemins. Il y a une grande fierté ! Divna reconnaît le sien avec un petit trou…

 

 

 

Cette fois encore plus, dans la joie et la bonne humeur, les rires fusant (pfff, on s'habitue vite : c'est contagieux et c'est trop bon !), nous manufacturons 8 petit format et 3 grand format. Nous mélangeons les groupes, les postes et les langues.

 

Certain.e.s comme Vincent vont apprendre beaucoup grâce aux autres.

 

C’est très touchant de voir les visages concentrés, les mains délicates, et le désir de bien faire comme si cette manufacture de papier était essentielle.

Les retours après l’action :

Dans le bus, la parole se libère, ça partage, ça parle, ça caquète…

Alex, Tatiana, Divna, Fatoumata : « Nous, assises comme 4 vieilles dames. Nous avons découpé le papier en se racontant nos vies et nos métiers, le tricot et la couture, en français mixé au russe, au serbe, en soninké… ». D’ailleurs Alex a refusé de changer de place : « Non je suis trop bien ici ! ».

 

Les sri lankais Kanista, Nalini, Sathivel et Mohanaradj se parlent en tamoul alors Christine ou moi, nous les reprenons : « En français, en français… »

Nos 2 hommes Sathivel et Mohanaradj reconnaissent avec un grand sourire qu’il faut tout contrôler et qu’ils aiment tout contrôler ! Alors ils commentent le travail de chacune, les femmes rient et se moquent gentiment d’eux…

Sofia, « impeccable, elle voit tout et ne s’affole pas, très joli travail ».

Elif , « elle fait des bêtises » alors Elif répond : « Moi, je vite fait bien fait ! ».

Dipti : « J’ai fait toutes les étapes avec tout le monde. J’aime apprendre ».

 

Mabrouka : « J’aime travailler en groupe pour s’aider, pas possible de tricher »

 

Christine, tout sourire, n’a pas quitté son poste de broyeuse de papier. Pendant que Elif se fait du vent avec le « sèche neige »

 

Dans cette ruche, Divna, Mona et Kanista aiment tout faire et connaissent toutes les étapes mais elles ne sont pas les seules… 

Au final, tout le groupe est d’accord :

Pour faire du papier, il faut la concentration, la délicatesse, la patience !

Et nous entrons en riant dans les subtilités de la prononciation française.

Patient = calme comme le patient chez le docteur

Passion = c’est le contraire de la patience, c’est quand on a le feu

Pension = oui il y a la ½ pension dans un hôtel

 

La bonne nouvelle :

Ils et elles seront là pour la journée des Langues maternelles samedi 25 mai !

 

Nous avons trouvé du russe pour Tatiana et de l'arabe pour Mabrouka. Les choix et traductions seront encore à travailler avec Christine. La prochaine séance sera donc dédiée aux écritures sur papier, à exposer sur une corde tendue comme l'an dernier.

Et aussi éventuellement sur panneaux ? Avec ou sans levées d'écriture ?

 

À suivre…

 

Dans le cadre d'un cycle de manufactures de langues en partenariat avec l'Association Solidarité Emploi Aubervilliers.

Verbatim d'Axel Petersen

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