Dernière manufacture avant la Journée des Langues et des Cultures d'Aubervilliers

Nous préparons les tables, le matériel d’écriture, les poscas, les crayons, les règles, le thé, le café...

Accompagné.e.s de Christine, arrivent: Dalila, Antonia, Tatiana, Sofia, Mona, Divna, Elif, Karima, Vijaya, Kanista, Nalini, Sathivel et Mohanaradj.

Axel et moi exposons le déroulé de l'atelier, le temps presse, c'est notre dernière séance de manufacture, nous avons à écrire, écrire et écrire sur nos papiers faits main, petits et grands formats.

 

Christine nous montre le brouillon de ce qui va devenir l'œuvre du jour, un long parchemin écrit à plusieurs voix et plusieurs langues, traduction de leur poème collectif, inspiré de textes choisis dans le Grand Livre du Trésor.

Dans ce poème collectif, des bouts de poèmes, choisis par chacun-chacune des participants et participantes, que nous allons écrire sur les papiers parchemins fabriqués lors de nos deux séances précédentes.

Sur un côté la langue maternelle, de l'autre côté, sa traduction en français.

 

La petite-grande équipée se met en branle, les rires fusent, les crayons circulent, quelques ratés, ce n'est pas grave, on recommence ! De là, un posca qui fuit, d'ici un trait tiré de travers, de temps en temps une petite faute d'orthographe, qui nous permet de travailler en douceur sur la grammaire française et quelques-unes de ses subtilités...

 

Nous choisissons les couleurs, nous discutons, nous palabrons, bref, nous faisons des choix ! Telle couleur pour tel texte, dans cet ordre-ci ? ou dans cet ordre-là ?  Une vraie leçon de démocratie...chacun aide chacune (et inversement), à trouver le bon mot, améliorer une traduction, bien centrer son texte sur sa feuille.

Axel et moi courons d'un poste à un autre, et nous laissons faire, car il y a du commun, de la joie, de la discussion, de l'échange, de la fabrication, et que tout cela nous émeut bien !

 

Nous sentons chez tout le monde la fierté d'avoir su travailler pour soi, et en commun.

Chacun y va de sa photo, de sa pose, histoire de marquer le moment, garder une trace de cette drôle d'aventure faite de toutes ces langues, ces mots, ces rencontres.

 La parole est libre et joyeuse, œuvrer ensemble avec la matière papier, travailler de ses mains et exiger de soi que cela soit beau, choisir les mots qui nous toucheront nous permet de travailler la langue d'une douce manière, de nous interroger sur la prononciation d'un mot, la place d'un autre dans telle ou telle phrase sans que cela ne soit trop laborieux.

 

Elif termine en dernier, elle a passé environ 2 h à peaufiner son tableau,  et nous livre cette belle phrase en turc, qui pour elle semble résumer ce qui vient de se produire pour elle, et pour toutes et tous : Elline salek (qui se prononce à peu près : El'ne salk).  Une phrase qui exprime la joie et/ou la fierté d'avoir fait du beau travail avec ses mains.

 

Il est 12h, nous devons quitter les lieux, la vie continue, la journée aussi.

Nous nous donnons rendez-vous pour la Journée des Langues du 25 mai 2024, où nous aurons à inventer ensemble la plus belle manière de mettre en valeur tout cet incroyable travail réalisé en si peu de temps.

Tatiana se propose de nous rejoindre vers 11h afin de nous aider à installer notre stand Souffleurs et nous accompagner tout le long de cette journée. Ce que nous acceptons volontiers, car ce moment d'installation nous permettra encore et toujours de parler avec elle, d'user de mots en français que Tatiana ne se lasse pas d'apprendre.

 

Le reste de la troupe arrivera à 15h, et advienne que pourra, nous savons que ce sera beau et tendre, et qu'une chose nous importe, que toutes et tous soient les rois et reines de cette Journée des Langues et des Cultures d'Aubervilliers.

 

Dans le cadre d'un cycle de manufactures de langues en partenariat avec l'Association Solidarité Emploi Aubervilliers.

Verbatim d'Estelle Bordaçarre

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2ème manufacture de "Papier-Combat-Corsaire"...

Nous préparons les tables, le matériel et l’eau pour la manufacture.

Accompagné.e.s de Christine et Alex, elles sont 10 femmes, Dipti,Tatiana, Sofia, Fatoumata, Mona, Divna, Elif, Mabrouka, Kanista, Nalini, et 2 hommes Sathivel et Mohanaradj

 

Aujourd’hui, il pleut des cordes. Dipti, arrivée la première, nous demande la différence entre « il fait chaud » et « l’eau est chaude ». Christine nous surprend donc en pleine explication de langue française.

 

Dans le bus où nous buvons thé ou café, Vincent (qui aujourd’hui remplace Estelle) parvient à dire tous les prénoms, provocant un tonnerre d’applaudissements.

 

La transmission :

Nous découvrons ensemble leurs 6 petits papiers et 2 grands papiers, faits le 7 mai très réussis, avec des bords de dentelles comme des parchemins. Il y a une grande fierté ! Divna reconnaît le sien avec un petit trou…

 

 

 

Cette fois encore plus, dans la joie et la bonne humeur, les rires fusant (pfff, on s'habitue vite : c'est contagieux et c'est trop bon !), nous manufacturons 8 petit format et 3 grand format. Nous mélangeons les groupes, les postes et les langues.

 

Certain.e.s comme Vincent vont apprendre beaucoup grâce aux autres.

 

C’est très touchant de voir les visages concentrés, les mains délicates, et le désir de bien faire comme si cette manufacture de papier était essentielle.

Les retours après l’action :

Dans le bus, la parole se libère, ça partage, ça parle, ça caquète…

Alex, Tatiana, Divna, Fatoumata : « Nous, assises comme 4 vieilles dames. Nous avons découpé le papier en se racontant nos vies et nos métiers, le tricot et la couture, en français mixé au russe, au serbe, en soninké… ». D’ailleurs Alex a refusé de changer de place : « Non je suis trop bien ici ! ».

 

Les sri lankais Kanista, Nalini, Sathivel et Mohanaradj se parlent en tamoul alors Christine ou moi, nous les reprenons : « En français, en français… »

Nos 2 hommes Sathivel et Mohanaradj reconnaissent avec un grand sourire qu’il faut tout contrôler et qu’ils aiment tout contrôler ! Alors ils commentent le travail de chacune, les femmes rient et se moquent gentiment d’eux…

Sofia, « impeccable, elle voit tout et ne s’affole pas, très joli travail ».

Elif , « elle fait des bêtises » alors Elif répond : « Moi, je vite fait bien fait ! ».

Dipti : « J’ai fait toutes les étapes avec tout le monde. J’aime apprendre ».

 

Mabrouka : « J’aime travailler en groupe pour s’aider, pas possible de tricher »

 

Christine, tout sourire, n’a pas quitté son poste de broyeuse de papier. Pendant que Elif se fait du vent avec le « sèche neige »

 

Dans cette ruche, Divna, Mona et Kanista aiment tout faire et connaissent toutes les étapes mais elles ne sont pas les seules… 

Au final, tout le groupe est d’accord :

Pour faire du papier, il faut la concentration, la délicatesse, la patience !

Et nous entrons en riant dans les subtilités de la prononciation française.

Patient = calme comme le patient chez le docteur

Passion = c’est le contraire de la patience, c’est quand on a le feu

Pension = oui il y a la ½ pension dans un hôtel

 

La bonne nouvelle :

Ils et elles seront là pour la journée des Langues maternelles samedi 25 mai !

 

Nous avons trouvé du russe pour Tatiana et de l'arabe pour Mabrouka. Les choix et traductions seront encore à travailler avec Christine. La prochaine séance sera donc dédiée aux écritures sur papier, à exposer sur une corde tendue comme l'an dernier.

Et aussi éventuellement sur panneaux ? Avec ou sans levées d'écriture ?

 

À suivre…

 

Dans le cadre d'un cycle de manufactures de langues en partenariat avec l'Association Solidarité Emploi Aubervilliers.

Verbatim d'Axel Petersen

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1ère manufacture de "Papier-Combat-Corsaire" !

Dans le cadre d'un cycle de manufactures de langues en partenariat avec l'Association Solidarité Emploi Aubervilliers.

 

 

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On ouvre le Trésor

Malgré la légère appréhension (et si il n’y avait personne aujourd’hui ?!), c’est comme un rituel, nous préparons thé et café, puis installons le bus pour recevoir nos 11 participant.e.s ASEA … Et peu à peu c’est la joyeuse effervescence pour rajouter des chaises, car nous sommes 21 dans le bus, quiché-collé-serré.e.s et c’est le bonheur !

 

Christine nous propose un exercice simple, pédagogique et vivant, qui met bien en relation car on se regarde dans les yeux. On dit bonjour à chacun des prénoms qui nous précèdent puis « Je m’appelle… ».

Ça ressemble au jeu « Dans l’armoire de ma grand-mère, il y a… »

 

 Entendre nos prénoms et dire le sien et rire beaucoup

 

Aquila, Nadia, Sathivel, Nalini, Dalila, Antonia, Mona, Elif, Mabrouka au lieu de dire tous les prénoms lance « Bonjour tout le monde ! »... et tout le monde éclate de rire. Mohanaradj (radj=roi) fait semblant d’oublier le prénom de Kanista sa femme, nous rions. Estelle réussit brillamment l’exercice « Ouf, je n’ai pas Alzheimer » nous rions. Enfin, Axel prend sa feuille pour dire tous les prénoms, « Oh, la tricheuse qui prend son antisèche ! », nous rions encore.

 

 Quelles ont été vos impressions lors de l’accueil de mardi dernier ?

 

Sathivel : détente, ailleurs, doux, plaisir, on s’est endormi

Dalila : beaucoup d’émotions, les larmes aux yeux

Nadia : Quand le vent a soufflé, tout ce que j’ai ressenti revient. Elle chante Idir en kabyle, et Dalila la rejoint dans le chant.

Antonia : « Quand tu chantes le mal s’en va ! » C’est un proverbe portugais.

Mabrouka : Quand j’ai vu le bâton noir, j’ai pensé que c’était pour frapper. Et puis près, j’ai voyagé à la montagne avec les oiseaux.

Antonia : C’était tellement bien que j’ai envie de revenir aujourd’hui. Libre, pas de pensée, pas stressée, relax, extraordinaire.

Divna : impressionnée comme la 1ère fois, a aimé entendre « Quand l’enfant était enfant » tiré du film Les ailes du désir de Wim Wenders.

Elle lit, puis chante le poème « Les Souffleurs » écrit de sa main l’an dernier.

Christine : On est dans sa bulle ! Il y a la rue, la porte du hangar puis le chemin puis le bus.

Axel : On dit qu’on plane ! Au théâtre on laisse les problèmes au vestiaire.

 

 Lire un texte du Trésor dans sa langue maternelle, le traduire en français

 

Estelle a trouvé des textes dans leurs langues maternelles.

Il manque le soninké et le bambara pour Fatoumata. Et nous cherchons un texte en portugais du Portugal pour Sophie. Mona lit un poème palestinien écrit comme l’arabe égyptien, l’accent est différent.

Elif traduit en mot à mot un poème turc : « il a appelé, il a attendu, la route, il arrive, il aime bien,

elle n’aime pas, elle n’est pas intéressée, c’est l’homme qui demande ».

Nous rions. Les femmes espiègles se moquent gentiment des 2 hommes.

Fatoumata aidée par Alex : Fatoumata ne sait pas lire le soninké, alors elle apprend à Alex la sonorité de chaque lettre, Alex lit puis Fatoumata redit avec l’accent.

Antonia traduit un texte brésilien en mot à mot :

« Petit grain de riz, tu vas où ? Je veux voir la rivière puis la mer. »

Sophia et le hasard merveilleux ! Elle lit un poème en portugais trouvé par Estelle... C’est celui qu’elle avait appris et récité à l’école à 12 ans devant le président de Guinée-Bissau. C’était si beau qu’il lui avait donné de l’argent pour acheter une bicyclette, construire une maison, partir étudier avec son frère.

Elle est très très émue, elle veut l’écrire et l’envoyer à sa famille. 

Vishaya, Kanista, Nalini, Sathivel, Mohanaradj, chantent ensemble, c’est une berceuse en tamoul et tout le monde applaudit.

  

Merci pour l’espièglerie, la joie, les voix, les chants et les rires !

 

Dans le cadre d'un cycle de manufactures de langues en partenariat avec l'Association Solidarité Emploi Aubervilliers.

 

Verbatim d'Axel Petersen

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Une nouvelle aventure avec l'Association Solidarité Emploi Aubervilliers !

Par cette matinée de printemps bien fraîche, nous sommes content.e.s de nous retrouver, Talou, Estelle, Tof, Vincent et Axel !

5 Souffleur.se.s efficaces et souples, nettoient, installent chaises, bougies, couvertures, font thé, café, préparent rossignoles, parapluies, éventails, zique. « In the mood for love » a été choisi à l’unanimité, encore et encore…

 

Il y a un peu de trac pour accueillir les 22 personnes annoncées...

Christine, directrice de l'ASEA sera accompagnées de 11 participant.e.s du groupe Association Solidarité Emploi d’Aubervilliers + 11 invité.e.s. du BHI, le Bureau des Heures Invisibles.

Saurons-nous les faire chavirer avec nos mots et nos postures de tendresse ? Nous murmurons en français, parfois tressé arabe, bengali, anglais, portugais…  Après la nourriture poétique, vient la traditionnelle pause thé, café, chouquettes.

Nous entrons à 27 dans le bus Souffleur, un record ! Ça glousse, ça papote, ça rigole, ça réchauffe, c’est vivant… et les présentations commencent…

 Quelle joie de revoir ces 6 femmes épanouies passionnées :

> Mona, originaire d’Egypte - 4 enfants. Elle parle arabe et français.

> Divna est serbe - 3 enfants. Elle chante, danse, écrit de la poésie, fait du théâtre, elle est affable et prolixe, presque autant que Elif et Dalila !

Mona et Divna sont les deux rayons de soleil de la manufacture de papier !  Pour retenir leurs prénoms ? C’est tout simple : Mona Lisa et La Diva.

> Vijaya du Sri Lanka - 1 enfant. Elle parle anglais et tamoul, c'est la grande amie de Kanista.

> Kanista du Sri Lanka - 1 enfant. Elle parle anglais et tamoul. Elle et Vijaya, lumineuses et « inséparables » chantent divinement.

> Dalila a 2 enfants. Elle parle kabyle et algérois, la langue de la Casbah. Née à Alger, elle est mariée à un syrien de Damas.

> Elif est turc - 3 enfants et 9 petits enfants ! Le syndrome du canal carpien l’a obligé à cesser son métier de couturière. Son prénom, Elif, symbolise la pureté, la sagesse et la force intérieure.  C’est aussi le nom de la 1ère lettre de l’alphabet arabe et le prénom d’une fameuse écrivaine turque Elif Shakaf.

 

Quel plaisir de rencontrer 5 nouveaux et nouvelles participant.e.s :

> Dipti a 2 enfants et parle bengali.

> Nalini a 3 garçons. Elle parle tamoul, anglais et cingalais. Elle et son mari Sathivel sont « inséparables », après 40 ans de mariage, ce sont les noces d’émeraude !

> Sathivel – le mari de Nalini – parle tamoul, anglais et cingalais. Son patron Vincent leur a prêté un appart gratuitement.

> Tatiana - 1 enfant. Elle vient de Russie et est couturière.

> Mabrouka est du Maroc – Elle est curieuse et son œil espiègle, elle aime tout.

> Vishal est absent

 

Quelle surprise d’écouter 6 participantes de l’association BHI :

> Nadia - 3 enfants. Elle parle berbère (tamazight).  Auxiliaire de vie puis engagée dans des associations bénévoles, elle dirige un atelier de pratique du clown. Elle nous dit un poème de sa plume, déposé dans le grand livre du Trésor Poétique Municipal Mondial d'Aubervilliers en 2023 « J’ai promis dès ma naissance ». Elle chante en français, kabyle, bangla et arabe « Mon petit oiseau ».

> Antonia, brésilienne, est masseuse «omanisadj». Elle a 4 enfants et 6 petits enfants, un mari portugais.

> Sophia – 5 enfants dont 2 jumeaux. Elle vient de Guinée Bissau, elle parle portugais, anglais et peul (foula).

> Khadija - 6 enfants. Elle parle arabe du Maroc. Hassan II a donné un cheval Barbe, alezan cuivré, à sa famille car un oncle pendant la guerre du Rif a donné à Mohammed V une épée en or !

> Fatoumata - 8 enfants le record ! Elle vient du Mali et parle soninké.

> Karima est kabyle d’Algérie. Son métier est à la maison, elle aime faire la kesra rakhis et le hmiss.

 

Quelle chance d’écouter 3 femmes engagées :

> Christine dirige depuis 2003 l'ASEA et chemine depuis 2013 avec les Souffleurs. Directrice responsable, enseignante à l’écoute, elle est essentielle !

> Alex, enseignante au Bureau des Heures Invisibles en français langue étrangère après reconversion, lance un nouvel atelier de bibliothérapie l’après-midi même…

> Amélie dirige le Bureau des Heures Invisibles, un groupe de recherche artistique basé dans le quartier de la Maladrerie à Aubervilliers. Elle a un atelier d’apprentissage du français et des projets artistiques dont « Alors dessine ! » : écrire et dessiner autour d’un objet précieux, en exposition à la Médiathèque Henri Michaux en ce moment…

 

 

L’aventure « Papier combat corsaire » démarre, ensemble, alors à suivre…

 

 

Dans le cadre d'un cycle de manufactures de langues en partenariat avec l'Association Solidarité Emploi Aubervilliers.

Verbatim d'Axel Petersen

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Le Trésor a 10 ans !

Ma patrie est morte

Ils l’ont enterrée dans le feu

Je vis dans ma terre maternelle

Le mot

 

 

Rose Ausländer (Allemagne)

 Trésor poétique municipal mondial d'Aubervilliers – texte 0084

 Déposé en allemand par Monique Bitoun le 11 septembre 2013

 

 

 

Le samedi 16 septembre, nous avons célébré les 10 ans du Trésor poétique municipal mondial d’Aubervilliers ! Les déposants et déposantes de cette année sont venu.e.s verser (écrire à l’encre d’archiviste) leur texte dans le Grand livre. Cette journée a été l’occasion de faire découvrir le Trésor et le lieu de fabrique des Souffleurs commandos poétiques aux passant.e.s, curieux.se.s et habitant.e.s d’Aubervilliers. Chacun.e était invité.e à déposer un texte, traduire ou écrire des textes du Trésor dans les Grands livres, réaliser des origamis et des cartes postales avec des extraits du Trésor, écouter la poésie déclamée par les déposant.e.s et Souffleurs, mais aussi à déguster un merveilleux mille-feuilles !

 

Pour fêter les 10 ans de cette œuvre qui nous tient à cœur, les habitant.e.s d’Aubervilliers étaient invité.e.s à venir au Cabaret des vagabondes, adaptation du Chant des vagabondes, la dernière pièce des Souffleurs. Cette journée d’anniversaire s’est terminée par un bal joyeux ! Et la dixième cérémonie du Versement au Trésor poétique municipal mondial d’Aubervilliers s’est achevée.

 

Merci aux déposant.e.s de cette année : Abderaouf, 25 ans ; Abdou Karim Elhadji, 63 ans ; Abdurrahim, 39 ans ; Abel, 6 ans ; Abir, 25 ans ; Acki, 10 ans ; Adrien, 28 ans ; Ah ; Ahmed, 7 ans ; Aïssata, 41 ans ; Akane et Sachiko ; Albertine, 70 ans ; Alojia, 34 ans ; Alok Chandra, 31 ans ; Amena, 29 ans ; Amine, 9 ans ; Angela, 40 ans ; Antoine Marc, 90 ans ; Anushiya, 32 ans ; Armel, 35 ans ; Aurélie, 9 ans ; Aymen, 12 ans ; Carlos David, 22 ans ; Carmen, 28 ans ; Célie, 48 ans ; Cheima, 10 ans ; Chloé, 17 ans ; Chris, 60 ans ; Clara, 24 ans ; Constance, 43 ans ; Demis Baranday, 28 ans ; Diaka, 10 ans ; Divna, 47 ans ; Djamila, 22 ans ; Douha, 27 ans ; Elsa, 54 ans ; Emile, 37 ans ; Emma ; Etienne, 25 ans ; Evan, 10 ans ; Fabio, 15 ans ; Fanzia, 67 ans ; Fatma, 10 ans ; Francis, 69 ans ; Greta, 67 ans ; Guy, 77 ans ; Heling, 57 ans ; India, 9 ans ; Ines, 47 ans ; Isabel, 40 ans ; Isabelle, 60 ans ; Jan Peter, 68 ans ; Jannah, 10 ans ; Jean, 28 ans ; Judith, 83 ans ; Julie, 63 ans ; Kanista, 31 ans ; Kari, 49 ans ; Kayal, 10 ans ; Kethy, 65 ans ; Laiyan, 33 ans ; Lakdar, 56 ans ; Leslie, 9 ans ; Lila, 54 ans ; Lolita, 22 ans ; Lou, 49 ans ; Loujain, 11 ans ; Lucie, 35 ans ; Lucienne, 33 ans ; Maïa, 44 ans ; Maïa, 6 ans ; Mamadu Alfa, 13 ans ; Mamoudou, 11 ans ; Maria, 53 ans ; Maria José, 46 ans ; Mariem, 19 ans ; Marion, 43 ans ; Marura, 10 ans ; Massinissa, 39 ans ; Mayar, 8 ans ; Melissa, 12 ans ; Melvin ; Michaël, 37 ans ; Miguel, 40 ans ; Milton, 73 ans ; Mireille, 52 ans ; Mohamed, 13 ans ; Mohamed, 34 ans ; Mohamed Nour, 31 ans ; Mohammad, 32 ans ; Mona, 40 ans ; Mouad, 59 ans ; Moussa, 24 ans ; Nadja, 46 ans ; Najate, 46 ans ; Nassim, 27 ans ; Neïla, 19 ans ; Néreide, 10 ans ; Nouhoum, 23 ans ; Olivier, 64 ans ; Paramjeet, 39 ans ; Pascale, 63 ans ; Patrice, 66 ans ; Philippe, 51 ans ; Pierre, 66 ans ; Poojitha, 44 ans ; Pranta, 25 ans ; Ripanjot, 46 ans ; Safia, 11 ans ; Sathasivam, 14 ans ; Slimane, 70 ans ; Steven, 15 ans ; Sumi, 41 ans ; Supicia, 9 ans ; Swapnil, 24 ans ; Tiago, 27 ans ; Tijana, 72 ans ; Tina, 40 ans ; Topon ; Victor, 30 ans ; Xiuping, 44 ans ; Yacine, 37 ans ; Yamène, 7 ans ; Yanis, 9 ans ; Yanping, 41 ans ; Yasmina, 22 ans ; Zahia, 42 ans ; Zilin, 12 ans.

 

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Fête des Langues et des Cultures d'Aubervilliers

Aubervilliers ville de lumière à chaque coin de rue, il se passe quelque chose.

 

Pascal Iglesias (France)

Trésor poétique municipal mondial d'Aubervilliers – texte 0656

Déposé en français par Pascal Iglesias le 18 septembre 2016

 

Le 4 juin dernier, lors de la Fête des Langues et des Cultures, albertivillariens et albertivillariennes, passants et flâneuses, cueilleuses et curieux sont venu.e.s butiner dans le Trésor poétique municipal mondial d’Aubervilliers. Organisée au Point-Fort par la Maison des Langues et des Cultures, la journée a vu tendrement bourgeonner des ateliers d’origamis enfantins, de minutieux dons poétiques et quelques Levées d’écritures vagabondes disséminées par les nouveaux Compagnons du Trésors. Foisonnants moments d’échanges et de rencontres entre une multitude d’associations linguistiques, artistiques et culturelles, la Fête des Langues et des Cultures fût inévitablement ensoleillée et chaleureuse.

 

Bouquet de langues et parfum de mille poèmes, œuvre collective et polinisatrice, le Trésor poétique municipal mondial d’Aubervilliers fleurissant depuis dix ans s’est vu au cours de la journée, enrichi de 36 nouveaux textes.

 

En fin d’après-midi, l’Association Solidarité Emploi d'Aubervilliers, précieuse complice des Souffleurs commandos poétiques a également investi la scène pour y présenter les fruits de ses manufactures printanières : la recette multilingue d’un rituel de décontamination du papier publicitaire envahissant. Accompagnés des Souffleuses Axel et Estelle, les participants de l'ASEA - Vijaya, Kanista, Divna, Mona, Elif, Topon, Milton, Pranta, Noureddine, Dalila - nous ont proposé un moment poétique et multilingue. Abbas, qui vient d'Erythrée et qui se débrouille très bien en français, tout comme Anushiya, sont venus soutenir le groupe pour cette belle fin de journée.

 

Voyage en poésie

 

Par une belle journée,

Une surprise allait arriver

Nous arrivons tous à la même heure,

Nous allons voir les Souffleurs

En entrant dans le grand hangar,

Nous voyons des gens vêtus de noir,

Éventail, parapluie, rossignol,

Ils chuchotent des poèmes qui s'envolent.

 

Poème écrit par Divna, membre du groupe de l'ASEA.

 

 رحلة داخل الشعر

مرة في يوم جميل

وكانت في مفاجأة لينا

كلنا وصلنا في نف سالميعاد

Souffleurs رحنا نشوف ال

وإحنا داخلين في مستودع كبير

شوفنا ناس لبسين اسود ومعاهم مرواح سودا وشمسيات سودا

وهزاز

وشوشوا لينا بيها اشعار بطير

 

Traduction de « Voyage en poésie » en arabe égyptien.

 

Poetično putovanje

 

Bio je to divan dan,

prilazi iznenadjenje nâm,

dolazimo svi u isti tren,

idemo videti Les Souffleurs.

Ulazimo u veliki hangar,

vidimo ljude u crnom su svom

Lepeza,kisobran,slavuja cev,

tihi shapat poezije na uho,

leti ona lebdim ja.

 

Traduction de « Voyage en poésie » en serbe.

 

Pour faire du papier

 

Dans toutes les langues : Français, arabe, turc, serbe, créole cap verdien, kabyle, amarik, bambara, tamoul et bengali

 

Papier déchiré

Papier trempé

Papier mixé (faire de la soupe de papier)

Papier en purée

Papier essoré

Boulette émiettée

De l'eau tiède ajoutée

Tamis plongé

Cadre épongé

Sur tissu déposé

Premier cadre enlevé

Deuxième cadre retourné

Une deuxième fois séchée

Délicatement décollé

Entre deux tissus pincés

Sur une corde accrochée

Deux jours à sécher

 

Le papier est prêt !

Rendez-vous dimanche au Point Fort

Avec le même groupe et le grand jeune kabyle Nourredine en plus, c’est notre dernière répétition devant Deborah, Elodie, Olivier, Julia.

Bravo ça marche ! Alors rendez-vous 15h dimanche 4 juin au Point Fort à la Fête des Langues pour une ultime mise au point technique avec les micros. On est fières de vous, de nous… On a hâte et on a le trac aussi ! 

 

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Voyage en poésie

Avec le même groupe que la dernière fois, nous nous restaurons un peu, puis debout en demi-cercle dans le hangar où le printemps s’installe chaleureusement nous répétons notre petit spectacle prise de parole. Nous rajoutons le texte « Voyage en poésie » écrit par Divna qui raconte la rencontre au hangar, cette 1ère fois avec les Souffleurs. 

 

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La recette du papier

Après un moment de thé café et délicieuses pâtisseries de Dalila, avec Vijaya, Kanista, Divna, Mona, Dalila, Topon, Pranta, Milton nous plongeons dans le vif du sujet : raconter, danser, chanter, mimer « La recette du papier » écrite par Divna.

Nous tressons le français avec les langues maternelles et ça swing !

 

Christine en français

Dalila et Mona en arabe

Elif et Esra en turc ou kurde

Divna en serbe

Nourredine et Dalila en kabyle

Abbas en amarik

Aïssata en bambara ou peul ou français

Kanista et Vishaya en tamoul

Topon et Pranta en bengla ou hindi

Milton en créole capverdien

Estelle et Axel en français

 

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Ce n’est pas une 1ère fois… ce sont des retrouvailles avec le groupe.

Ce n’est pas une 1ère fois… ce sont des retrouvailles avec le groupe de manufacture de papier accompagnée par Christine, Estelle et Axel. Nous poursuivons l’atelier avec l’objectif de passer sur scène pour prendre la parole à l’occasion de la Fête des Langues : un sacré défi et une 1ère fois !

 

Ravies de revoir les belles Vijaya, Poojitha, Kanista, Mona, Elif, Aïssata, Dalila, nous accueillons 4 hommes. Nourreddine parle français et kabyle d’Algérie. Topon et Pranta nés près de Dacca, la capitale du Bengladesh, s’expriment surtout en bengla ou bengladais et anglais. Milton, à la retraite de l’administration de la police à Santiago de l’ile Praya, parle surtout le créole capverdien qui est si sensuel et gourmand en bouche. Il aime lire avec le dictionnaire près de lui nous dit Christine. 

 

Mona raconte en français aux nouveaux quel est ce hangar : « Ce lieu, c’est bizarre mais c’est magnifique ! » Topon découvrant le bus, confirme : « C’est magnifique ! » Pranta nous remercie dans un bon français de lui donner l’opportunité de parler.

 

Nous écoutons « Saudade » de Cesaria Evora « Diva dos pés descalços » la Diva aux pieds nus, née à Mindelo au Cap Vert et aussi le malien Salif Keita et le kabyle Lounis Ait Menguellet, et Oum Kalthoum la chanteuse egyptienne, et Lounès Matoub le berbère... Nourredine met son gobelet en carton autour de l’i-phone au faible son, et alors miracle dans le bus, le son résonne amplifié !

 

Aïssata qui parle peul et français, était agent comptabilité pour Orange au Mali. Elle a 2 enfants là-bas et 2 enfants à Aubervilliers. « Je remercie la mairie et l’association. C’est un travail. Il faut aimer et accompagner les étrangers. » « C’est ton mari qui ne veut pas que tu travailles ? » dit Aïssata à Poojitha, pharmacienne biologiste née au Sri Lanka qui élève ses 2 enfants. « En Afrique, chez les Soninkés, l’homme travaille et la femme est à la maison avec les enfants, elle n’a pas le droit de travailler même si elle est doctorante. Alors c’est la catastrophe si le mari est malade ou si il meurt ! »

 

Mona qui a un bac + 4 en action sociale, explique qu’elle ne travaille pas mais c’est son choix pour élever ses 4 enfants. Son mari est peintre en bâtiment. Elif a décidé de se taire car elle reconnaît être trop bavarde. Tout le monde rit. Dalila nous dit qu’elle était gouvernante dans un hôtel, responsable des femmes de chambres. Dalila chante « Ssendu » de Idir avec les gestes. Ssendu est la courge dans laquelle on baratte le petit lait pour faire du beurre.

 

Pranta et Topon, très respectueux demandent l’autorisation de se lever, et les yeux fermés, la main sur le cœur, chantent l’hymne du Bangladesh. C’est beau, simple, pur et touchant. Tout le monde plane dans le bus.

 

Après ces présentations si vivantes, Estelle dit « Je suis admirative… et merci, je voyage tant en vous écoutant ! »

 

Et puis Deborah raconte qu’elle a passé un an en Jordanie elle adore le mansaf (pain riz sauce au lait caillé amandes) et le maklouba (plât "renversé" au riz et aubergines) C’est décidé, Dalila apportera ses pâtisseries orientales mardi prochain. Parler de cuisine nous réjouit. D’ailleurs il est l’heure. Bon appétit ! « Bonne petite » répond Milton…

 

Dans le cadre d'un cycle de manufactures de langues en partenariat avec l'Association Solidarité Emploi d'Aubervilliers.

Verbatim d'Axel Petersen

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Le Bivouac des enfants du Trésor

© Les Souffleurs commandos poétiques

Nous,

Nous vous amuserons,

Nous vous aimerons et vous adorerons,

Nous vous rendrons les sentiments de vos rêves,

de vos envies, de vos pensées...

 

La Petite Fleur (France)

Trésor poétique municipal mondial d'Aubervilliers – texte 2018-036

Déposé en français par La Petite Fleur le 16 septembre 2017

 

Depuis décembre 2022, les Souffleurs s'installent dans l'espace public, à chaque saison, pour faire découvrir le Trésor aux passant.es, habitant.es d'Aubervilliers. Investissant un espace de vie quotidienne des Albertivillariens et Albertivillariennes, les Souffleurs proposent des gestes artistiques créés sur mesure : chuchotement du haut des arbres pour réchauffer les cœurs en décembre 2022, arbre à poèmes d'enfants en avril 2023. Voici les Bivouacs du Trésor !

 

2ème Bivouac - le Bivouac des enfants du Trésor

Une foule de gens dont 4 membres du groupe de l'Association Solidarité Emploi d'Aubervilliers, une fabrique artisanale de papier noble, une scène ouverte, un arbre à poèmes d’enfants, des tables d’écritures et de dépôts, une manufacture de tablettes, un bureau d’inscription des Compagnons du Trésor…C’était le second bivouac en ville du Trésor Poétique Municipal Mondial d’Aubervilliers. Un sacré moment d’humanité !

 

Le 15 avril au parc Stalingrad, Aubervilliers


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Dépôt de textes de le Trésor Municipal Mondial d'Aubervilliers

Elles sont 4 à venir faire des dépôts de textes aux Archives d’Aubervilliers : Divna, Mona, Paramjeet, et puis Aïssata du Mali qui parle très bien français. Mais surtout, chacune vient écrire sur son propre papier qu’elle a confectionné. Chaque feuille est un palimpseste de forme et de couleur et d’épaisseur différentes, chacune est unique avec des traces qui font sa singularité.

 

Divna a choisi un poème serbe superbe, Mona un proverbe arabe, Paramjeet un proverbe hindi. L’ambiance est calme et recueillie.

 

Dans le cadre d'un cycle de manufactures de langues en partenariat avec l'Association Solidarité Emploi d'Aubervilliers.

Verbatim d'Axel Petersen

 

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« C’est délicat de faire du papier »

Ah oui, nous sommes ravies d’installer à nouveau la manufacture de papier. Comme il fait un peu froid, nous allons 1h dans le bus au chaud, où les thé et café et madeleines de Deborah nous attendent. Cette fois-ci, il y a Divna, Mona, Poojitha, Kanista, Paramjeet, Esra, Elif turque, et Blessing qui vient du Nigéria. Dalila parle arabe et kabyle et français. Ilam est formatrice comme Christine.

 

Mona, Poojitha, Divna expliquent des conjugaisons de verbes français difficiles

Ensuite, nous cherchons les significations des prénoms, c’est drôle et instructif.

Mona = désir

Divna = justice faite  

Paramjeet = victoire de Dieu

Poojitha = prie Dieu

Kanista = sweet = bon

Esra = aide

Estelle = étoile

Deborah = abeille

Axel = la paix du père violence eau douceur.

C’est pourquoi Axel aime tant plonger dans l’eau, symbole concret de douceur.

Mona et Divna font une démonstration de papier. Elles racontent que « c’est délicat de faire du papier surtout quand on décolle la feuille du tamis » et elles précisent que « délicat signifie fragile et difficile » et tout le monde s’y met en petit groupes dans la joie et la bonne humeur. C’est une véritable ruche où on se comprend en parlant toutes les langues !

 

Hossam arrive, il est égyptien. Adossé à Janine, notre caravane, il est en retrait. Alors je lui dis « sabaa el jher » bonjour en arabe, il me sourit surpris, je l’incite à participer, oui bien sûr, d’accord mais avant il a besoin d’apprendre en regardant attentivement les gestes des femmes.

 

Elles et il nous quittent avec le projet d’écrire en français, en 4 étapes, la fameuse recette de cuisine de la fabrication de feuille de papier à partir de morceaux de publicité déchirés en 4 broyés dans l’eau chaude puis essorés en boulettes sèches puis émiettés dans un bac d’eau où l’on plonge un tamis que l’on éponge pour ensuite décoller la feuille puis on la presse et on la fait sécher sur une corde entre 2 linges.  

 

À suivre de près avec bonheur…

 

Dans le cadre d'un cycle de manufactures de langues en partenariat avec l'Association Solidarité Emploi d'Aubervilliers.

Verbatim d'Axel Petersen

 

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« Vous avez la banane ! »

Pendant que Déborah prépare thé et café et les madeleines, Estelle et moi, nous installons les tables et le matériel pour la manufacture de papier.

 

Ah les voilà, elles arrivent avec Christine ! Elles sont deux, deux belles femmes, deux rayons de soleil : Mona et Divna. Quel moyen mnémotechnique pour retenir leurs prénoms ? C’est tout simple : Mona Lisa et La Diva. Je dis « vous avez la banane ou la pêche ! » nous expliquons l’expression. Mona et Divna sont les plus persévérantes du groupe, nous dit Christine.

 

À la porte de notre hangar « Bonjour madame Estelle » dit la jeune Kayal 10 ans, arrivée avec un peu de retard, accompagnant sa maman Poojitha.

 

Mona timide mais courageuse, donne les étapes de la confection de papier. C’est l’occasion de parler français et trouver ensemble les mots adéquats. Mona et Divna font équipe ensemble. Mona fait une feuille et Divna l’assiste. Tandis que la mère et la fille forme un beau duo : Kayal assiste sa mère. Poojitha qui fabrique une feuille et qui explique la recette à l’oral en français. Quant les rôles sont inversés, Poojitha qui est biologiste pharmacienne dans son pays au Sri Lanka parvient à laisser faire sa fille et l’assiste.

 

Pendant que nous faisons des boulettes sèches avec le papier essoré, Estelle nous raconte que sa maman adorait faire des boulettes avec la mie de pain. Cette fois encore nous rions beaucoup, à patouiller les mains dans l’eau.

 

Elles sont 4 aujourd’hui avec nous, si joyeuses dans l’action et le verbe !

 

Dans le cadre d'un cycle de manufactures de langues en partenariat avec l'Association Solidarité Emploi d'Aubervilliers.

Verbatim d'Axel Petersen

 

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C’est la 1ère fois… mais n’est-ce pas toujours la 1ère fois ?!

C’est la 1ère fois… mais n’est-ce pas toujours la 1ère fois ?!

 

Ici et maintenant, nous sommes 5 souffleur.se.s à accueillir les 11 participant.e.s du groupe Association Solidarité Emploi d’Aubervilliers les ASEA, emmené.e.s par Christine. Il y a un peu de trac et d’excitation. Saurons-nous les faire chavirer avec nos mots et nos postures de tendresse ? Nous murmurons en français bien sûr et aussi arabe, bengali, hindi, anglais… Après la nourriture poétique, vient la traditionnelle pause thé, café, madeleines.

 

Puis, c’est un petit tour de visite du hangar et du bus amiral. Déborah, heureuse de laisser un peu son ordinateur, nous suit pour rencontrer le groupe. C’est dans le bus souffleur que les langues se délient, avec la présentation de chacun.e.s qui savent parler un peu, bien ou très bien français. Pour se faire comprendre, les corps parlent et miment. Nous rions beaucoup. Le courant passe et l’émotion est palpable. Il y a de la beauté dans l’air.

 

Divna comédienne, très artiste et détendue chante une chanson serbe ! Mona est égyptienne, Nassera vient du Maroc, elle parle berbère et arabe. Lila d’Algérie parle kabyle et arabe. Poojitha est cingalaise du Sri Lanka. Anushiya et Vijaya, et Kanista, au visage rond et lumineux comme une pêche mûre, parlent tamoul et anglais. Shahida née à Islamabad (Karachi au Pakistan), parle anglais et ourdou. Paramjeet, hindi et ourdou. Et puis il y a Esra une jeune turque aussi.

 

Swapnil le seul jeune homme, né au Bengladesh, il parle ourdou, anglais, et bengali, et il a l’air réjoui au milieu de nous toutes.

 

Nous leur présentons le Trésor Poétique municipal mondial d’Aubervilliers et nous recherchons des textes dans leurs langues maternelles.

 

Ensuite, Estelle et Axel, nous les invitons à venir voir notre démonstration de fabrication de papier recyclé baptisée « L’effeuillage de ma pensée ». Mais le temps est passé si vite, il faut se quitter déjà… au revoir et merci !

La suite au prochain épisode dans une semaine.

 

Dans le cadre d'un cycle de manufactures de langues en partenariat avec l'Association Solidarité Emploi d'Aubervilliers.

Chantier à 1000 mains autour du Trésor poétique municipal mondial d'Aubervilliers : le Mandarin

© Les Souffleurs commandos poétiques

Dans mon lit
Voyant la clarté de la lune dans le ciel
Et la neige blanche sur la terre
Je pense à mon pays

 

Li Bai (Chine)

Trésor poétique municipal mondial d'Aubervilliers – texte 0251

Déposé en mandarin par Cuimei Hu le 28 mai 2014

 

17 participants et participantes, tous sinophones, se sont réunis avec les Souffleurs et l'association Pierre Ducerf 93 à la Maison des Langues et des Cultures d'Aubervilliers pour poursuivre le chantier de calligraphie à 1000 mains du Trésor poétique municipal mondial d'Aubervilliers. 

 

Cette rencontre joyeuse réunissant enfants et parents a été l'occasion de présenter ce projet qui, depuis 10 ans, innerve la vie culturelle de la ville et son intérêt pour la mémoire collective des habitants de cette ville monde. Tout de suite, plusieurs participants se sont proposés scribes pour écrire en mandarin dans le grand livre. D'autres ont participé en offrant des textes de leur patrimoine poétique. D'autres encore, surtout des enfants, ont rédigé des cartes postales avec des extraits du trésor qu'ils ont envoyé à des amis en Chine pendant que d'autres encore se pliaient à la joie de confectionner des origamis toujours accompagnés de phrases poétiques extraites du Trésor. Ces origamis leur serviront au put pocket. Procédé extrêmement joyeux de diffusion de poésie dans l'espace intime de nos vêtements.
Une après-midi de partage et d'intérêt réel à échanger ensemble grâce à l'équipe des Souffleurs présents mais aussi d'Hélène, coordinatrice de l'association Pierre Ducerf 93 et Sut Fan Leong, médiatrice et traductrice. Un membre de la préfecture de la Courneuve est même venu nous rendre visite et se rendre compte ainsi de l'intérêt évident sur un plan social d'une telle réunion.

 

Le 25 octobre à la Maison des langues et des cultures d'Aubervilliers avec l'association Pierre Ducerf 93.


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9ème journée du Versement

La 9ème journée du Versement s’est tenue samedi 17 septembre 2022 dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine. Tous les déposants de cette saison ont été invités par les Souffleurs à venir verser leur texte dans le Trésor Poétique Municipal Mondial d’Aubervilliers. Les Souffleurs commandos poétiques remercient les habitantes et habitants qui ont offert un fragment de leur patrimoine poétique en 2022 à la mémoire de notre ville-monde. 

 

ABOUELHASANIN Abdallah, ALIÉ-DELLAC Cosima, ALIFENI Noah, AMEZIANE Azzeddine, ARSLAN Mustafa, ARSLAN Rasit, ASTIT Tahar, AYACHI Riadh, BAAKILI Sakina, BEN ROMDHANE Ali, Yuli, BILDER Nicolas, BILLIETTE Baptiste, BORDAÇARRE Estelle, BOUGHEROUMI Leïla, BRAIEK BEN ROMDHANE Farida, CHAMANATHAN Sayan, CHAMANATHAN Siham, CHERNOGURSKIKH Elena, CHOUMETI-CROS Eleni, DADA Mélissa, DAS Alok Chandra, DÉLY Héloïse, DIB Djamila, DIOUBATÉ Abdoul Kader, DOBOSZIEWICZ Hélène, DOUAL Douha, ESPINA  Monica, EUDES Nathalie, EUGINE KANISTAN Shasmiya, FOTZO Dave, FOTZO MIMEGNI Ange Crystal, FRANCLET Karine, HASAN Mahamud Siddik, HERAS Helena, HUCKEL               Mélanie, HYDE  Aurore, IACOBELLI Ciro, IGLESIAS Pascal, KABICHE Menzo, KARA ALI Kari, KHALID       Yamina, KHATUN Amena, KINAVUIDI Mazietele Jiguelle, KIRAN  Demet, LABROUZI Asmae, LEPLAIDEUR  Charlotte, LUKENGA Davina, MIRANDON Maïli, MOURGUE D'ALGUE Laure, NONIS Chantal, PICHON              Michel, PLAS Guillaume, POLETTI Maeva, RADJI    Linda, RADWAN Yasmin, RAJENDRAM Vidushan, RHAVOU Thami, RODRIGUEZ GALAN Isabel, SARDUY Larissa, SEDA Ait Seddik, SEMEDO Carlos, SHRAMAN Jyoti Swaran, SIMTAPPARAPILOU Vidhuran, TESSON Emma, VERA CONZA        Carmen Iralda, ZAHOUA Moukbel, ZHOU Franck.

 

L’occasion d’un rendez-vous poétique pour déposer de nouveaux textes, participer à la cérémonie de versement, écouter le Trésor sonore, échanger autour de la richesse plurilingue d’Aubervilliers. Passants, déposants, habitués, curieux, étaient invités à entrer dans le hangar pour explorer le Trésor Poétique Municipal Mondial d’Aubervilliers.  

 

Origamis, cartes postales, étiquettes, panneaux, le Trésor dansait dans tout le hangar et s’envolait ailleurs au grès des passages et des rencontres.

16PB634 Abidjan 16 – Côte d’Ivoire

© Les Souffleurs commandos poétiques

 

Et voilà mon amour, et voilà,
être captif là n’est pas la question,
la question est de ne pas se rendre.

Nazim Hikmet (Turquie)
Trésor poétique municipal mondial d’Aubervilliers – Texte 2018-049
Déposé en turc par Yakamoz le 17 février 2018

 

 

 

 

Depuis Aubervilliers, les jours d’été, Souffleurs et habitants - petits et grands - reprennent tendrement un rituel de correspondance et confectionnent des cartes postales à celles et ceux qui nous sont proches et parfois nous manquent à des milliers de kilomètres.

 


En puisant dans les poésies, chants et proverbes du Trésor, chacun s’essaye à la calligraphie des langues du monde pour envoyer des nouvelles particulières d’Aubervilliers, de la Courneuve à Abidjan.

 


On choisit précieusement dans les pages du Trésor poétique municipal mondial, ici une surprise poétique dans la langue maternelle du destinataire, là une langue à calligraphier soigneusement avec sa traduction pour ouvrir l’horizon d’une pensée précieuse en langue étrangère.

Avec beaucoup d’émotion parfois, on cachète la carte pour protéger la douceur intime des mots,  on colle le timbre - mauve pour l’international, vert pour la France - puis on patiente.

 

 

Le 26 avril au hangar des Souffleurs commandos poétiques avec l'association ASEA, le 19 juillet à la Maison des langues et des cultures d'Aubervilliers, le 20 juillet en pied d'immeuble de la cité Réchossière, Square Lucien Brun.


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Chasse au Trésor poétique

© Les Souffleurs commandos poétiques

Lundi 23 mai, les élèves de la classe de CM2 de l’école élémentaire Robespierre sont accueillis au hangar des Souffleurs commandos poétiques pour une mystérieuse Chasse au trésor poétique. Guidé par la mélodie du hang, chaque enfant pénètrera dans une forêt de mots et de langues maternelles, à la recherche d’une pensée poétique à confier au reste de la classe :


« Si nous ne nous réveillons pas, comment le matin peut-il venir ? »

Islam KAZI NASRUL (Bangladesh)
Trésor poétique municipal mondial d'Aubervilliers – texte 0039

Déposé en bengali par Aslam SHARIF MOHAMMAD le 16 mai 2013


Avant de plonger dans les graphies du monde à travers les pages du grand livre du Trésor poétique municipal mondial d'Aubervilliers, les enfants se relaient un à un pour faire vivre, à voix haute, la poésie multilingue comme on prendrait soin  des précieuses flammes d’un foyer.

 

Dans le cadre du parcours d’éducation artistique et culturelle (EAC) « Un siècle d’immigration en Seine-Saint-Denis » développé en partenariat avec le service des Archives municipales de la ville d’Aubervilliers et les Archives départementales de Seine-Saint-Denis (93).


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Manufacture familiale en 248 lettres de langue tamoule

Mardi 26 avril, au hangar des Souffleurs commandos poétiques avec l'ASEA - © Les Souffleurs commandos poétiques

13h30 au hangar des Souffleurs. Sont présents en ces vacances de printemps :

Mary et ses trois enfants : Shasmia 10 ans, Shasbeen 7 ans et Shadouik 5 ans.

Kalayanaki et ses trois enfants : Sayen 12 ans, Siran 10 ans et Sigan 8 ans.

Yasmin qui a finalement déposer son enfant au centre aéré.

Yamina qui est venue avec la fille de sa copine, Shaïma, 13 ans.

 

Nous sommes admiratifs de ces enfants, tous nés en France parfaitement bilingues. Shaïma apprend l’anglais et l’espagnol au collège et Sayen l’allemand et l’anglais. Nous accueillons également Lucie, de Montreuil, qui est socio-urbaniste, travaille avec des anthropologues sur la mémoire des quartiers. Elle est également artiste sonore.

 

Après les présentations nous commençons un jeu autour des berceuses du monde pour nous mettre en jambe. A vos stylos. Les enfants très à l’écoute, jouent le jeu à fond. Les adultes ne sont pas en reste. Yasmin, Shaïma et Yamina chantent de bon coeur les berceuses qu’elles reconnaissent dont plusieurs égyptiennes. Elles reprennent ”Mama zaman ha gaya“ une des berceuses du quiz. Elles y reconnaissent le peul et nous rappellent qu’il est parlé en Mauritanie, au Sénégal, au Mali. Plus généralement en Afrique de l’Ouest. Elles chantent aussi en arabe et en tamazight. Yamina est marocaine et Shaïma est moitié algérienne moitié marocaine. Il y a un tamazight parlé au Maroc et un en Kabylie Algérie nous précisent-elles. Chacune parle le sien mais elles se comprennent.

 

Nous leur parlons alors du Trésor poétique municipal mondial d’Aubervilliers et du Grand livre. Chacune, chacun y recherche sa langue. Kalayanaki explique que ses enfants ne lisent pas encore le Tamoul. Langue qui comporte…248 lettres ! Il y en a 28 en arabe. 26 en français mais Christine ajoute qu’en comptant toutes les particularités comme par exemple le ”ç”, le ”ph”, le ”ch” il y en a 55 environ. Nous feuilletons les tomes du grand livre. En s’appuyant sur une poésie déposée en Tamoul, Lucie évoque le crocus qui est le perce-neige, la fleur de lotus, le nénuphar.

 

Comment dit-on tomate en Tamoul ? Takali ! Tournesol ? Surienne ! La rose se dit Rosa pou. Pou signifiant fleur. Rosa pou, fleur de rose. Nous leur proposons de déposer à leur tour un texte de leur choix dans le Trésor poétique municipal mondial d’Aubervilliers.

 

Sayen dépose un texte composé dans l’instant sur la vie d’une aubergine. Yasmin et Yamina prennent le temps de réfléchir et apporteront des textes pour la prochaine séance. Pendant ce temps, Mary choisi d’écrire en Tamoul dans le grand livre : deux textes confiés aux Souffleurs commandos poétiques en février 2016 et en mai 2017. Deux espaces sur mesure laissés blanc dans le grand livre attendaient qu’une main attentionnée les calligraphie en tamoul pour les personnes qui nous les avait confiés.


Il est l’heure de goûter. Nous nous réunissons dans le jardin. Les enfants jouent, dessinent à la craie sur le chemin, sur les murs. Nous nous quittons sur cette joyeuse énergie en nous donnant rendez-vous pour la prochaine séance à la MPT Berty Albrecht.

 

Dans le cadre d'un cycle de manufactures de langues en partenariat avec l'Association Solidarité Emploi d'Aubervilliers.


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Depuis Aubervilliers - Forest of flying fish

© Les Souffleurs commandos poétiques

Le 10 février, dès le petit matin, les Souffleurs commandos poétiques recevaient dans un silence attentif les élèves de 3 classes de CE2 des écoles Condorcet et Balzac. Un accueil concocté en langues et en poésie pour découvrir les premiers poissons messagers expédiés à leur intention par d’autres enfants depuis Fukushima et l’île de Shimane.

 

Bientôt, depuis Aubervilliers, des poissons volants porteurs de rêve en une seule phrase de langue maternelle partiront pour d’autres écoles, vers d’autres territoires.

 

 

 

Forest of flying fish - Quelques mots à propos

 

Une île isolée comme une petite planète, une vraie forêt, des rêves d’enfants écrits sur les ailes de poissons volants confectionnés en origamis, postés depuis le monde entier et accrochés en suspension sur la végétation. Une forêt merveilleuse, comme un immense livre ouvert où apparaissent, en langue maternelle et en anglais, les rêves de nos enfants sur leur avenir et l’avenir de notre planète. Une forêt enchantée par les pensées des Petits Princes et Petites Princesses de la planète Terre. Une destination essentielle et joyeuse ! Cette proposition des Souffleurs commandos poétiques s’inspire du Petit Prince et imagine que tous les enfants du monde entier sont les Petits Princes et Petites Princesses de la planète Terre. Ils sont, par voie de conséquence, en droit de se poser les questions essentielles de leur avenir sur cette planète. La Forêt des poissons volants consiste en une double chaîne de transmission épistolaire, entre établissements scolaires du monde entier et l’Ile de Kamigoto.

 

 


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8ème journée du Versement

© Les Souffleurs commandos poétiques